HISTOIRE DES RÉVOLUTIONS DE SUÈDE
Où l’on voit les changements qui sont arrivés dans ce royaume, au sujet de la religion et du gouvernement
René-Aubert de Vertot
Année 1795 chez Antoine Auguste Renouard à Paris
2 tomes – 315 et 304 pages
Reliure cartonnée marbrées couleurs – dos lisse à 2 pièces de titre
Un portrait de l’auteur en frontispice du 1er volume
Thèmes : histoire, Scandinavie
État : reliure, en état moyen mais solides, papier épais
Particularités : la dernière photographie est pour illustrer l’ensemble des tomes disponibles dans la même reliure chez le même éditeur
SERONT PROPOSÉS SUR LE SITE DANS LA MÊME RELIURE
► Histoire des révolutions de Suède (2 tomes)
► Histoire des révolutions de Portugal
► Histoire des révolutions arrivées dans le gouvernement de la République romaine (tome II – III – IV)
Sur l’auteur
René Aubert de Vertot, dit l'« abbé Vertot », (25 novembre 1655 au château de Bennetot dans le pays de Caux en Normandie - 15 juin 1735 à Paris), est un homme d'Église et historien français des 17ème et 18ème siècles.
Ce n'était pas la principale occupation de l'abbé de Vertot. Son œuvre favorite à laquelle il travaillait avec le plus de goût et de chaleur, c'était « l'Histoire des révolutions de la république romaine ». Il ne faisait pas de recherches nouvelles sur l'histoire de Rome. Il ne s'efforçait pas, comme on a fait au 19ème siècle, de découvrir à travers la couleur épique dont la poésie, les traditions, les historiens eux-mêmes ont revêtu les annales de la maîtresse du monde, quelles furent ses véritables origines, son état social, son gouvernement et ses lois aux diverses époques. Il prit pour véritable cette Rome telle que nos études classiques l'ont créée dans notre imagination. De plus grands esprits que l'abbé de Vertot l'ont bien aussi adoptée pour base de leurs vues politiques. D'ailleurs il aimait à raconter et à peindre, l'histoire lui apparaissait sous son aspect dramatique, Il écrivit les révolutions de Rome comme Corneille composait ses tragédies et il prenait la chose si fort à cœur, qu'on le voyait fondre en larmes à l'Académie en lisant le discours de Veturie à Coriolan. Ainsi c'est surtout le talent du récit qu'il faut chercher dans son livre. Encore ne doit-on pas espérer d'y retrouver la couleur du temps et des lieux. Les sentiments, les mœurs, les relations sociales, tout prend un aspect moderne, ainsi que dans une tragédie du Théâtre Français. C'était de la sorte qu'on représentait, à cette époque, soit l'Antiquité, soit les contrées étrangères. Les traductions étaient même écrites dans ce système. De nos jours, l'imagination se plaît aux tableaux qui ont toutes les nuances locales, le costume original, la naïveté des sentiments et du langage. Plus les objets sont représentés différents de ce qui nous entoure, plus le peintre réussit à nous charmer. Du temps où vivait Vertot, il en était tout autrement. Alors il semblait aux auteurs qu'ils ne pourraient se faire comprendre qu'en cherchant les analogies qui rapprochaient les mœurs antiques ou étrangères des mœurs de leur temps et de leur pays. Ils traduisaient en français, non pas seulement les mots, mais les pensées et les sentiments. Ils cherchaient à transporter sur la scène moderne les personnages antiques, tandis qu'à présent le spectateur moderne demande à être conduit sur la scène antique.
Ces remarques ne sont donc pas une critique des histoires de l'abbé de Vertot. Il fut conforme à son temps. Encore aujourd'hui, la vérité de ses impressions, le naturel et la chaleur de son langage, l'honorable indépendance de ses jugements nous font concevoir les grands succès de l'abbé de Vertot et nous portent à les ratifier. « Les Révolutions romaines » lorsqu'elles parurent, en 1719,obtinrent un applaudissement général. Nous voyons qu'il ne fut pas moindre en Angleterre qu'en France. Lord Stanhope, ministre du roi George Ier d'Angleterre, écrivit à l'abbé de Vertot de la manière la plus flatteuse et s'adressa à lui comme à l'écrivain qui pourrait le mieux éclaircir les doutes qu'il avait sur la formation du sénat de Rome. La réponse donne peu de lumières sur cette question, mais une telle correspondance atteste la place que l'auteur avait prise dans le monde littéraire.
Après le grand succès de ses premiers livres, L'Histoire des révolutions du Portugal, de Suède, on assurait qu'il n'y avait pas de plus belle plume dans le royaume pour écrire l'histoire, de l'avis non seulement d'autres historiens, comme Bouhours, mais même de madame de Sévigné ; Vertot se lança dans son œuvre favorite : L'Histoire des révolutions romaines. Vertot n'ajouta rien à ce qui avait été écrit, ne fit pas de recherches particulières si ce n'est de compilation, et il conçut l'histoire romaine comme une grande tragédie, telle finalement qu'on la voyait à cette époque, et on saisit plus aisément dans cette œuvre que Vertot aimait essentiellement à peindre et raconter.