ALBUM D.M.C.
BRODERIES D’ASSISE
Bibliothèque D.M.C.
Éditions Th de Dillmont à Mulhouse
Sans date(années 1950)
Broché – couverture légèrement cartonnée – format 23x5x31 – 12 pages (renseignements généraux concernant l’exécution et l’emploi des broderies d’Assise + 24 planches en noir et en couleurs + 16 pages de catalogue (articles et livres)
Thèmes : broderies ; ouvrages de dames, mode, travaux d’aiguilles, religion
État : bon état, couverture légèrement savetée sur le haut du 1er plat, taches en marge des planches 2&3 (voir photographies), propre et solide
Les petites taches noires sur les photographies sont dues à un défaut sur l’objectif de l’appareil photographique
Dollfus-Mieget Compagnie (abrégé en DMC), est une entreprise textile française créée à Mulhouse en 1746 par Jean-Henri Dollfus. Elle fut au cours du 20ème siècle l'un des plus grands groupes de textile et industriel européens. Ses propriétaires furent clients et actionnaires des mines de charbon de Ronchamp.
Cotée à la bourse de Paris depuis 1922, elle fusionne avec la société lilloise Thiriez et Cartier-Bresson en 1961. Après avoir traversé une crise dans les années 1990, l'ancienne société est liquidée en 2009. Une nouvelle entité est créée en 2019.
Jean Dollfus-Mieg rencontre la créatrice autrichienne de broderie Thérèse de Dillmont à l'occasion de l'Exposition universelle de 1878. Ce dernier voit l'importance des créations de broderie de Thérèse de Dillmont et tout le potentiel qu'elle apporterait à l'entreprise. Il réussit à la persuader devenir s'installer à Dornach, où est située l'entreprise DMC, afin d'y fonder une école de broderie.
Ce n'est qu'en 1884, que Thérèse de Dillmont quitta l'Académie de broderie de Vienne pour s'installer à Mulhouse. C'est là qu'elle écrit sa célèbre Encyclopédie des ouvrages de dames dont la première édition date de 1886.
Broderie d'Assise - un peu d'histoire
Dans les milieux monastiques de l'Italie du 13ème siècle se développe ce style de broderie qu'on destine uniquement à des fins religieuses. Des chasubles, des nappes d'autel, des napperons sont brodés de motifs traditionnels d'oiseaux, d’animaux, de plantes ou encore de satyres et de démons.
Ces motifs se retrouvent également dans les sculptures de bois ou de pierre qu’on retrouve dans les églises de cette époque. On utilise du lin fin ou de la soie pour exécuter ces travaux d'aiguille. La particularité de cette technique se trouve dans le fait que l'arrière-plan est brodé d'une seule couleur et que le motif reste blanc.
Le remplissage du fond est traditionnellement rouge ou vert ou bleu ou encore doré, une couleur qui est vraiment contrastante pour faire ressortir le motif. Par contre, le motif non brodé, l'intérieur, a son contour brodé au point d'holbein pour mieux découper la forme et la faire ressortir du fond. Le motif est souvent répétitif pour s'ajuster à la grandeur de la pièce brodée.
Au 16èmesiècle, en pleine Renaissance, cette broderie s'étend à tous les milieux. On voit alors apparaître plusieurs créatures mythologiques dans les figures. Malheureusement, cette technique sombre dans l'oubli au cours des 18èmeet 19ème siècles.
Au début du 20èmesiècle, un mouvement naquit dans toute l'Italie pour redonner vie aux anciens artisanats d'art textile oubliés et par le même coup assurer un revenu supplémentaire à la population pauvre. Les nobles dames fouillèrent dans les malles des anciennes maisons patriciennes, dans les cloîtres, les sacristies des plus importantes églises, des oratoires, pour retrouver des œuvres anciennes.
Elles recopièrent avec une exactitude minutieuse les dessins primitifs du 13èmeet 14ème siècles, puis les dessins du 15ème et 16èmesiècle pour en faire des broderies plus élégantes et parfaites. Les fresques divines, les portails, les chœurs linéaires finement ciselés furent reproduits en magnifiques œuvres.
En 1902, dans la ville d'Assise, une association voit le jour : " Laboratorio Ricreativo Festivo Femminile San Francesco di Assisi". Ce regroupement s'adresse surtout aux femmes et filles voulant apprendre différentes techniques d'Arts Textiles.
Ce fut une telle réussite avec ce type de broderie qu'on la baptisa "Broderie d'Assise", puisque c'est les femmes de cette ville qui l'ont popularisé aux yeux de tous et qu'elle est encore connue de nos jours. La toile devait dans sa pâleur d’ivoire imiter les vieilles toiles. La broderie ne devait pas s’éloigner des teintes traditionnelles.
Le dessin ne devait pas perdre son caractère rectiligne. Ce style ne pouvait avoir qu’un résultat positif, en effet les lins brodés au point Assisi, sortirent bientôt des limites de la ville, pour en atteindre d’autres, et même au-delà des océans.
Source : brico-et-fantaisie