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Arguments Délinquance justice et société dans le lyonnais médiéval Nicole Gonthier Thèse Doctorat moyen âge criminalité histoire

(Code: DELINQUANCEJUSTICELYONNAISMEDIEVAL)
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Arguments Délinquance justice et société dans le lyonnais médiéval Nicole Gonthier Thèse Doctorat moyen âge criminalité histoire

DÉLINQUANCE JUSTICE ET SOCIÉTÉ DANS LE LYONNAIS MÉDIÉVAL

De la fin du 13èmesiècle au début du 16ème siècle

 

Nicole Gonthier (Docteur ès Lettres , Professeur d'Histoire d u Moyen-Âge à l'Université Jean Moulin - Lyon III) avec une préface de René Fédou

Éditions Arguments

Année 1994

Reliure pleine toile couleur avec pièce de titre - format 16x25 – pages de garde couleur – 383 pages– 7 cartes en noir – tableaux, plans, graphiques

 

Thèmes : histoire, moyen âge, justice, criminalité, régionalisme, droit

État : bon état, propre et solide

Particularités : thèse de Doctorat sous la direction de René Fédou soutenue à Lyon 3 en 1998

 

Présentation

 

Seigneurie d'empire, le lyonnais dispose d'une administration judiciaire complexe, sous la responsabilité de l'archevêque de Lyon et des chanoines cathédraux. Devenu sénéchaussée du royaume de France, après son annexion à celui-ci en 1312, le comté doit accueillir les représentants de la police et de la justice royales qui entrent en concurrence avec les officiers des seigneurs ecclésiastiques. Cette concurrence donne lieu à des excès de zèle, à des abus de pouvoir qui compromettent la réputation des justiciers mais elle conduit plus souvent à un perfectionnement de la procédure, a un souci d'équité et d'efficacité particulièrement positifs. Le sérieux des instructions, la large part laissée à l'arbitraire du juge, la modération des sentences figurent comme les principales caractéristiques de la justice lyonnaise. La région présente des conditions favorables à la délinquance : terre de passage pour les marginaux ,elle subit les exactions des routiers et les populations connaissent les crises économiques qui exaspèrent les tensions sociales. Cependant, au-delà des différences de style remarquées entre la délinquance rurale et la délinquance urbaine, on constate que l'agressivité générale reste modeste et que la tendance majeure est davantage au vol qu'à la violence meurtrière. Parmi les délinquants, les artisans, les femmes, et les jeunes gens sont les plus nombreux, devant les clercs et les étrangers. Aux femmes et aux clercs on reproche surtout les adultères et les concubinages, tandis que les jeunes gens comparaissent fréquemment pour des viols ou des rixes. Des étrangers on redoute surtout les vols et les escroqueries, des artisans les fraudes et les violences. Si l'appauvrissement suscite des délits mineurs, l'aprete au gain et l'ambition, en revanche, poussent les notables a des actes fort graves. Plus généralement, chacun des délits perpétrés révèle la place que tient son auteur dans la société ainsi que sa sensibilité au monde. Pour les gouvernants les justiciables sont des enjeux : à travers eux ils démontrent leur pouvoir de commandement, inculquent aux administrés les notions d'ordre et de loi qui remplacent peu a peu celles de franchises et de coutumes. C'est pourquoi ils consentent à de lourds sacrifices financiers pour dispenser la haute justice, d'autant plus que l'ordre politique recherche tend à se confondre avec un certain conformisme moral et religieux que l'étude des procès permet de mieux définir.

 

Résumé

 

Quelle justice ? Pour quels délits ? Dans quel but ? La question qui est encore au coeur de nos sociétés se pose particulièrement en Lyonnais, à la fin du Moyen-Âge. La région est en effet une terre disputée entre l'empire et le royaume de France. Nulle part autant qu'ici la justice ne fut instrument de pouvoir, de propagande et de combat. La maillage multiple des tribunaux révèle d'ailleurs la complexité du paysage politique.

Dès 1269, et plus encore à partir de l'annexion du Lyonnais au royaume, en 1312, la ferme autorité des seigneurs d'Eglise - archevêque, chanoines, abbés - est menacée par l'insinuation progressive des officiers de justice royaux qui ne cesseront d'oeuvrer au développement de la souveraineté monarchique. Sous le feu croisé des cours concurrentes, les délinquants lyonnais affichent moins d'originalité dans leurs tendances criminelles que de finesse dans la manière dont ils savent utiliser les avantages ou les défauts du système judiciaire qui leur est proposé, les qualités de la justice apparaissent dans le sérieux des instructions, la prudence des sentences, la fermeté des sanctions.

Ses faiblesses sont celles des hommes qui la délivre ainsi que ses compromissions avec le pouvoir politique. Au-delà de l'étude régionale, on découvrira ici la société de la fin du Moyen-Age, ses enthousiasmes, ses naïvetés, ses interdits, et ses principes moraux, car loin de compiler de sèches mentions judiciaires, l'auteur laisse largement la parole aux hommes de ce temps, qu'ils soient accusés, victimes, témoins, policiers ou juges.