PLAT OVALE FAÏENCE POLYCHROME DE TOURS
LÉON BRARD (1830-1902)
Dimensions (au plus grand) : 34 cm x 27 cm
Représentant au centre une coquille de moule (dans lestons marrons) et deux anguilles (couleur bleue) ; bords torsadés de couleur jaunes rappelant un panier en osier
Indication en relief BRARD
Pas de signature sur l’arrière
Origine familiale(Tours)
Décor peu courant
État
Égrenures et usures sur le décor principal
Manques et ébréchures sur la face arrière du plat (voir photographies)
Thèmes : Charles-Jean Avisseau ; Bernard Palissy ; École de Tours ; arts décoratifs ; faïence ; mer ; coquillages ; crustacés
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REPÈRES
Léon Brard (Caen 1830 – Tours 1902)
Léon Brard est le plus célèbre et le plus original des disciples de Charles-Jean Avisseau. Peintre de formation, il est l’auteur de natures mortes,de marines, de paysages assez médiocres et il expose au Salon en 1849. Personnage fantaisiste, il compose des chansons qu’il interprète lui-même dans les cabarets. Mais il se passionne pour la céramique, et après quelques travaux à Paris, il vient à Tours en 1859 où il rencontre Avisseau dont il fréquente ensuite l’atelier. Plus tard, il travaillera quelque temps dans la fabrique d’Henri Destreguil qui lui réserva un atelier.
Après la mort de son maître en 1861, son talent personnel s’affirme,ainsi qu’une remarquable virtuosité qui lui permet de copier les styles les plus divers.
Brard exécute de fausses assiettes révolutionnaires ou patronymiques, des imitations de poteries hispoano-mauresques à reflets métalliques, des pastiches de faïences de Nevers et de Rouen. Sur le fond de plats en « caillou » de Tours sont peints des paysages, des scènes historiques ou des reproductions de sujets du 18èmesiècle. Le genre « rustique » dans la tradition de Palissy et d’Avisseau est également repris, mais avec moins de bonheur que son maître.
Léon Brard se distingue surtout par une série de créations d’un type particulier, où des poissons, des fruits, des crustacés se détachent en fort relief sur des plats blancs en faïence aux bords chantournés et décorés de motifs rouennais. Ces pièces ne présentant plus de plantes ou les feuillages dans lesquels se glissaient des reptiles et des batraciens. Elles sont traitées comme des natures morts avec le souci d’équilibrer les masses, de construire une composition claire par le balancement des lignes droites et courbes. Ainsi les contours rigides du brochet s’opposent aux fluctueuses ondulations de l’anguille.Des couleurs contrastées rehaussent le modèle vigoureux des animaux, représentés avec un réalisme étonnant. La justesse de leurs proportions, la précision des détails renforcent l’illusion : ces rougets frais pêchés, ces huitres ouvertes ou ces sardines argentées, posés sur de simples plats en faïence courante, semblent prêts à être servis.