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TITRE : Les confessions
AUTEUR(S) : Jean-Jacques Rousseau
ÉDITEUR : Éditions Athêna
COLLECTION : Trésors de l'humanisme
ANNÉE : 1954
FORMAT : 17 cm x 23 cm
NOMBRE DE TOMES : 3
NOMBRE DE PAGES : voir détail ci-dessous
ILLUSTRATIONS : oui, illustrations en noir hors texte de Maurice Leroy, protégées par serpente.
RELIURE : non relié, sous couverture rempliée protégée par un papier translucide, chemise cartonnée de couleur vert-olive avec titre et auteur en caractères dorés et emboitage
JAQUETTE : non
SIGNET : non
RHODOÏD : non
ÉTAT : bel état, les emboitages et les chemises cartonnées ont quelques taches, intérieur très propre
PARTICULARITÉS : cet ensemble fait partie des oeuvres de Jean-Jacques Rousseau en 9 tomes. Exemplaire numéroté 1505/3900 sur vélin chiffon teinté des papeteries d'Arches (seul le tome initial ""du contrat social ou principe du droit politique"" est numéroté, voir photographie)
THÈMES : littérature, livre illustré
VOIR DANS MES ANNONCES EN COURS OU À VENIR D'AUTRES TOMES DE LA COLLECTION
Les confessions, 3 tomes
Du contrat social ou principe du droit politique, 1 tome
Émile ou de l'éducation, 2 tomes
Les rêveries du promeneur solitaire, lettres, le devin du village, 1 tome
La nouvelle Héloïse, 2 tomes
L'AUTEUR
Jean-Jacques Rousseau, né le 28 juin 1712 à Genève et mort le 2 juillet 1778 (à 66 ans) à Ermenonville, est un écrivain, philosophe et musicien genevois francophone.
La vie de Jean-Jacques Rousseau est une vie d'indépendance et d'instabilité. Il quitte d'abord Genève à seize ans pour la Savoie, où il reçoit un complément d'éducation et une initiation à l'amour par Mme de Warens avant de gagner Paris en 1742, pensant faire carrière dans la musique. Il mène alors une existence difficile, cherchant divers protecteurs et vivant avec Thérèse Levasseur, qui lui donnera cinq enfants, tous confiés à l'Assistance publique. Dans le même temps, il rencontre Diderot et écrit des articles sur la musique pour l'Encyclopédie.
Son œuvre (« structurée et décidée » disait Raymond Trousson) participe à l'esprit des Lumières par son rejet des régimes autocratiques, mais il s'en distingue notamment quant à l'idée que le siècle serait un heureux siècle de fer et de progrès comme chez Voltaire : « Tout sert au luxe, au plaisir de ce monde. Oh ! le bon temps que ce siècle de fer ! », Voltaire, Le Mondain (1726).
Entretenant de façon générale des relations interpersonnelles difficiles, il se réfugie plusieurs fois dans la solitude, séjournant de nouveau en Suisse en 1762 après la condamnation de ses ouvrages par le Parlement de Paris. Il entreprend alors d'écrire son autobiographie pour se justifier et multiplie les lieux de résidence, pour finalement retourner à Paris en 1770 et vivre en copiant de la musique. Il meurt à 66 ans en 1778 et sa dépouille sera transférée au Panthéon par la Convention au moment de la Révolution française en 1794.
Rousseau entre dans l'histoire des idées avec ses brefs essais : Discours sur les sciences et les arts (1750) et Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes (1755), en opposant l'état de nature qui faisait le bonheur de l'humanité, à l'état social, source des insatisfactions générales. Ayant pris le contrepied de la philosophie de Hobbes, il sait néanmoins un retour à l'origine impossible et il poursuit une réflexion sur le fonctionnement d'une société démocratique basée sur le Contrat social (1762) dans lequel le peuple souverain organise la vie collective. Rousseau propose aussi, avec Émile, ou De l'éducation (1762), une réflexion sur l'éducation, qu'il affirme devoir s'appuyer sur la préservation des qualités naturelles de l'enfant et assurer plutôt des savoir-faire concrets que des savoirs livresques.
Dans le domaine littéraire, l'apport de Jean-Jacques Rousseau est également déterminant avec Julie ou la Nouvelle Héloïse (1761), roman par lettres sur le modèle anglais du Paméla ou la Vertu récompensée de Samuel Richardson, qui sera un des plus gros tirages du siècle en séduisant par sa peinture préromantique du sentiment amoureux et de la nature. Les Confessions (rédigées entre 1765 et 1770, avec publication posthume en 1782 et 1789) et Les Rêveries du promeneur solitaire (écrites en 1776-1778, publiées en 1782) fondent l’autobiographie ; l'auteur s'y livre à une observation approfondie de ses sentiments intimes.
Ainsi l'influence de Jean-Jacques Rousseau est-elle majeure aussi bien dans le domaine de la philosophie politique en nourrissant la réflexion sur la démocratie que dans le domaine de la littérature, et, au-delà, dans les comportements, avec la place nouvelle faite à la sensibilité, qui s'épanouira au début du siècle suivant avec le romantisme.
SUR LES LIVRES
Parmi les ouvrages qui appartiennent aux dernières années de Jean-Jacques Rousseau, années qu'il passa dans la terre de M. de Girardin, le plus important est les Confessions, livre étonnant de franchise et la principale source biographique de cette étrange destinée. C'est non seulement, racontée dans tous ses détails, l'histoire des faits se rapportant à la vie de Rousseau, c'est une relation complète de ses sentiments et de ses pensées. Il retrace avec le même soin ce qui est à sa louange et ce qui peut être l'objet de notre blâme ; ses fautes, ses faiblesses, ses hontes même passent sous nos yeux avec non moins de vérité que la peinture des nobles instincts de son âme. Or, comme il est difficile de ne pas parler beaucoup des autres en racontant sa propre vie, Rousseau mêle à son récit les paroles et les actes de ceux qu'il a intimement connus, vouant parfois à une honteuse célébrité des personnes dont l'amitié méritait un autre genre de reconnaissance.
Au fond, les Confessions sont un acte d'orgueil. « Les hommes, écrit Nisard, font leur apologie de bien des façons. La plus complaisante n'est pas celle où le personnage se loue. C'est dans le mal qu'on dit de soi que peut se cacher le plus de vanité. Redoublez de précaution avec celui qui vous prend à témoin de ses fautes; le moins qu'il pense, c'est qu'il vaut mieux que vous. »
Ce qui confirmerait ce sévère jugement sur les Confessions, ce sont les propres paroles de l'auteur au début du livre : « Je veux montrer à mes semblables, écrit Rousseau, un homme dans toute la vérité de la nature, et cet-homme ce sera moi. Moi seul, je sens mon cœur, et je connais les hommes. J'ai dévoilé mon intérieur tel que tu l'as vu, ô Eternel. Que chacun de mes semblables se découvre à son tour au pied de ton trône avec la même sincérité, et puis qu'un seul te dise, s'il ose : Je fus meilleur que cet homme-là ! »
Un concitoyen de Rousseau, Jean Senebier, nous semble avoir porté sur les Confessions une critique aussi vraie qu'elle est laconique ; il affirme que ce livre est à la fois le plus attrayant et le plus dangereux de l'auteur. Il ajoute que les amis de ce dernier eussent mieux fait de renoncer à cette publication, qui fait du tort à sa mémoire. Oui, sans doute ; mais il n'en reste pas moins vrai que, sans les Confessions, nous n'aurions pas Rousseau tout entier ; car si ce livre diminue l'homme à nos yeux, l'écrivain nous apparaît plus complet et d'un mérite plus grand.
Les Confessions furent publiées en 1782, quatre ans après la mort de Rousseau ; puis parurent les Rêveries et les Dialogues, qui trouvèrent aussi beaucoup d'écho dans la jeune génération d'alors, surtout auprès des femmes.
Les écrits de J.-J. Rousseau ont passionné la seconde moitié du XVIIIe siècle, et ont joui dans le nôtre d'une ferveur qui est loin d'être épuisée. Leur succès provient presque autant des défauts de l'écrivain que de ses qualités. La langue de Rousseau est souvent gênée ; chaude et colorée, elle prend trop fréquemment une allure emphatique et déclamatoire.
Son style n'a pas la transparence et l'heureuse régularité des meilleurs écrivains français ; mais ce qu'il possède à un plus haut degré que ceux-ci, c'est la nouveauté des tours, l'imprévu des formes, l'énergie, l'enthousiasme et la mâle éloquence. Il écrivait péniblement et châtiait beaucoup sa diction ; il a pris soin du reste de nous le dire avec sa franchise habituelle : «Mes manuscrits raturés, barbouillés, mêlés, indéchiffrables, attestent la peine qu'ils m'ont coutée. »
[Ernest Lugrin, Histoire de la littérature française : depuis ses origines jusqu'à la fin du XVIIIe siècle, 1893]
Tome 1 : livre 1 à 5 ; 271 pages
Tome 2 : livre 6 à 9 ; 270 pages
Tome 3 : livre 9 (suite) à 12 ; 258 pages
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