NAPOLÉON BONAPARTE
Œuvres littéraires et écrits militaires
3/3
Publiés par Jean Tulard avec une préface de Marcel Dunan (membre de l’Institut)
À Paris, Société Encyclopédique Française
Année 1967-1968
Reliure pleine peau éditeur frappée à l’or fin au dos et aux plats de fers d’époque, pages de garde de couleur jaune, tranchefile, signet, 3 tranches dorées, quelques illustrations en noir, une illustration couleurs contrecollée en début de chaque tome, format 18x28,5
Thèmes : histoire, militaria, Napoléon, Empire, Directoire, Consulat, Révolution française
État : bon état, quelques frottements et marques de reliure, la liaison haute premier plat-dos du tome 3 a été recollée suite à un accroc, couleur des plats du tome 2 légèrement passée, petites taches sur dorure des tranches du tome 1, un tome légèrement gauchi, intérieur propre et solide
Particularités : 3 tomes ; sur papier Vergé à l’ancienne de la Cartiere del Garda
► Tome 1
468 pages
Regroupe 33 manuscrits (de I à XXXIII) de la période 1786-1789
► Tome 2
461 pages
Regroupe les manuscrits et œuvres imprimées (de XXXIV à LXX) de la période 1789-1796
► Tome 3
485 pages
Regroupe les écrits militaires (de I à XLII) de la période 1796-1802
Présentation
À l’occasion du deuxième centenaire de la naissance de Napoléon, Jean Tulard présente un ensemble d’écrits commodément groupés pour la première fois et dont le texte a été établi en recourant aux originaux. Il n’est pas question de correspondance, ni politique, ni militaire, ni amoureuse, non plus que des écrits de Saint Hélène. Il s’agit d’abord de l’ensemble des écrits de jeunesse que Napoléon avait conservés, sauf le Souper de Beaucaire, et qu’il partagea en 1815 : les papiers de 1785 à 1792 furent alors remis à Fesch, ceux de 1793 à 1795 furent emmenés à Sainte-Hélène. Jean Tulard raconte leur curieux destin. Les premiers suivirent Fesch à Rome, puis furent ramenés à Lyon après la mort de Fesch, achetés par Libri, partiellement publiés ou vendus, finalement le principal aboutit à la Laurentienne de Florence où Masson les a fait examiner pour les publier dans son Napoléon inconnu. Les seconds avaient été vendus par Antommarchi à un polonais ; ce n’est qu’en 1929 que Simon Askenazy en publia une bonne partie dans une édition luxueuse et restreinte, dont j’ai eu la chance de pouvoir trouver un exemplaire pour l’Institut d’histoire de la Révolution.
Jean Tulard a revu les manuscrits de Florence pour améliorer l’édition de Masson, et a joint au recueil d’Askenazy les quatre pages qui manquaient dans le schéma de roman Clisson et Eugénie, pages vendues en 1955 et publiées dans le Nouveau Femina, la même année. Ainsi les historiens disposent-ils désormais d’un ensemble authentique et commodément classé dans l’ordre chronologique. À vrai dire, cet ordre n’est pas toujours incontestable, certains fragments portent mention du mois, non de l’année, ainsi les documents V, VI, VIH, IX, X, XV...L’auteur s’applique d’ordinaire à la restituer ; ce qui n’est pas toujours aisé, ni certain, comme il le remarque. Cette question est peut-être importante pour le fragment romanesque intitulé Clisson. La datation proposée par Masson, vers 1789, n’est pas acceptable en raison des personnages ; celle d’Aske¬ nazy, août-septembre 1795, correspond à l’idylle rompue avec Désirée Clary ; pourtant nombre de traits font songer à Joséphine : «Clisson effraye Eugénie, il est à la tête d’une armée, ne fait pas un pas sans avoir Eugénie dans la mémoire et lui tracer les témoignages de son amour », il envoie un officier qui s’éprend d’Eugénie ; celle-ci écrit moins souvent, moins longuement, ne lui écrit plus, ne l’aime plus... Quelle singulière prémonition ! Certains fragments ne se placeraient-ils pas au temps de la campagne d’Italie ? La fin du roman est un véritable suicide, auquel Bonaparte avait songé avant la Révolution (fragment V).
Les écrits militaires comportent des articles du Moniteur, des rapports au Directoire, des proclamations et des bulletins de la Grande Armée. L’éditeur s’est heurté à la difficulté d’attribution des bulletins et des proclamations, ainsi qu’à celle du choix, difficultés inextricables. A ce propos, je rectifie une assertion de la p. 97 m’attribuant la publication des Mémoires de Landrieux, je n’ai fait qu’utiliser le manuscrit ; en revanche l’article que j’ai publié dans la Revue historique sur «L’historiographie militaire officielle » aurait pu être utilisé à l’occasion. Je relève aussi une coquille dans le commentaire de la lettre envoyée d’Auxonne à Le Sancquer et non Sauquer, ce sont là des vétilles. L’ouvrage luxueusement présenté, somptueusement relié, constitue une contribution précieuse à la commémoration napoléonienne.
M. R.
Source : persee