LES COMMENTAIRES LATIN SUR LE DE ANIMA D’ARISTOTE AU XIIIème SIÈCLE : GENÈSE ET CONSTITUTION D’UN CORPUS
CRISES UNIVERSITAIRES ET NAISSANCE D’UNE NOUVELLE DISCIPLINE
NEUF SOUS CELLOPHANE
Thèse de doctorat en Sciences de l'Antiquité.
Sous la direction de Robert Bedon.
Soutenue en 2011 à Limoges3 , en partenariat avec Université de Limoges. Faculté des lettres et sciences humaines (autre partenaire).
Stéphane Mourad, Docteur en sciences de l’Antiquité, consacre ses travaux à la naissance de la psychologie, au sens de l’âme humaine, dans l’Université médiévale, en étudiant les différents genres didactiques de commentaires sur le traité De l’âme d’Aristote, à partir desquels émerge un nouveau champ disciplinaire à la fin du 13ème siècle, à la croisée des enseignements de la Faculté des arts et de la Faculté de théologie.
Diffusion ANTR(Atelier National de Reproduction des Thèses) ; Thèse à la carte
Format 16x24
Thèmes : philosophie, religion, Antiquité
État : neuf sous cellophane
Résumé
Le De anima d'Aristote devient un texte philosophique majeur au cours de la seconde moitié du XIIIème siècle, en Europe. C'est la controverse sur l'unicité de l'intellect qui oppose deux courants issus de l'université de Paris : les théologiens qui condamnent au nom de la foi la thèse de l'unicité de l'intellect, affrontent les artiens dont les arguments en faveur de celle-ci s'inspirent essentiellement de la traduction arabo-latine du Grand Commentaire d'Averroès par Michel Scot. Dans son De unitate intellectus dirigé contre les "averroïstes" comme Siger de Brabant, Thomas d'Aquin présente une synthèse des commentaires grecs et arabes grâce à laquelle les commentateurs latins s'affranchissent de la tradition antérieure au XIIIème siècle. En affirmant l'insuffisance d'une argumentation fondée sur la foi pour clore un débat philosophique, Thomas d'Aquin opère une révolution scientifique (au sens kuhnien) qui consacre l'autonomie de la raison vis à vis du dogme. Jusqu'à la fin du siècle, la controverse sur l'unicité se poursuit, malgré les deux actes de censure prononcés à Paris. La production des commentaires sur le De anima s'accélère même dans les années 1270, faisant émerger une nouvelle discipline, la psychologie (au sens d'étude de l'âme humaine), qui se diffuse ensuite de Paris à Oxford. Cette étude mène à une vue renouvelée de la philosophie au XIIIème siècle : avec leur éclairage du texte d'Aristote, les scolastiques nous permettent d'élaborer de nouvelles traductions des textes d'Aristote. De plus, avec leur contribution à l'histoire de la science, ils nous montrent les conditions qui rendent celle-ci possible aujourd'hui.